QUELQUES TECHNIQUES
DE PROGRESSION SUR CORDE
(Fabien DARNE et Philippe MONTEIL / Tritons & CESAME)
Avertissement : Il s'agit ici de présenter de façon claire et succincte la méthode de descente au descendeur et de passage de fractionnement préconisée par l'Ecole Française de Spéléologie en matière d'initiation à la spéléologie ainsi que les avantages et inconvénients comparés de la déviation et du fractionnement. Les explications sont données pour des droitiers et toutes les méthodes et techniques ne sont donc pas mentionnées de même que les cas particuliers. En tout état de cause, ce petit exposé technique ne dispense pas le débutant d'une initiation sérieuse aux techniques de spéléologie verticale dans le cadre d'un stage EFS.
LA DESCENTE AU DESCENDEUR
DEPART DE LA MARGELLE D'UN PUITS
1. Longé par sa longe courte sur la main-courante du puits, on installe le descendeur sur "la corde du bas" en décrivant un "S" entre les poulies, on referme le descendeur.
2. On passe la corde dans le mousqueton de freinage (ou de rappel, ou de renvoi) positionné sur le delta à droite du descendeur ou dans le mousqueton du descendeur lui-même s'il est autolock en acier (méthode "Vertaco" (il est obligatoire de faire ce renvoi car cela permet une régulation plus aisée et plus sûr de la vitesse de descente. Avec ce renvoi ce n'est pas le serrage de la corde par la main qui effectue le freinage mais la position de celle-ci réalisant un angle plus ou moins fermé de la corde dans le mousqueton. De même qu'en cas de lâcher de la corde par l'utilisateur celle-ci est plus facile à rattraper).
3. En se tractant sur le nœud de l'amarrage avec la main droite, celle-ci tenant en même temps la "corde du bas", on se hisse pour se délonger de la main gauche. On se met en poids sur le descendeur, bien assis dans son baudrier. On peut alors entamer la descente.
La vitesse de descente se régule par la main placée en aval du descendeur avec un mousqueton de renvoi :
main baissée = vite
main levée = lentement.
PASSAGE DE FRACTIONNEMENT
Se longer court dans l'amarrage, se laisser prendre sur sa longe, défaire le descendeur, le passer sur la corde du bas. Ravaler le mou dans le descendeur, de la main droite, tenir l'ensemble descendeur-corde, se soulever en se hissant sur le nœud d'amarrage ou en se hissant avec un pied dans le mou de la corde venant du haut (si il y en a suffisamment), de la main gauche, se délonger et descendre.
(attention aux fractionnements à droite ou à gauche, penser au kit pendu qui peut se prendre dans la boucle de la corde au fractionnement, etc.).
PASSAGE D’UNE DEVIATION
Ne pas confondre avec le passage de fractionnement : ne pas se longer dans la dérivation et se laisser pendre sur celle-ci car elle présente que peu de sécurité (elle n'est pas prévue pour ça). Il suffit d'enlever le mousqueton et de passer celui-ci au-dessus du descendeur (et inversement à la remontée). Une fois cette embûche passée (ouf !), on arrive au bas du puits et l'exploration continue.
PASSAGE DE NOEUDS
Classique :
(N.B : faire attention à ne pas rester pendu sur la poignée)
Rapide :
(N.B : faire attention à ne pas installer la poignée trop haute pour pouvoir la récupérer)
REMARQUE
: La clé de descendeur ne doit pas être faite systématiquement (surtout pour un débutant) car il s'agit d'un geste technique bien particulier qui ne doit pas servir d'assurance dans les manœuvres habituelles.
LA REMONTEE AUX BLOQUEURS
PASSAGE DE FRACTIONNEMENT
- Arrivé sous le fractionnement, on monte sa poignée jusqu'à environ 1 cm du nœud pour ne pas risquer de ne plus pouvoir l'ouvrir, puis le bloqueur de poitrine sous la poignée.
- En se hissant sur sa pédale on se longe avec la longe courte dans le mousqueton de l'amarrage, et dans le même mouvement, avant de se remettre en poids, on ouvre son bloqueur de poitrine. On se laisse reposer sur sa longe.
- On positionne alors le bloqueur de poitrine en premier sur la corde au-dessus. Et on passe sa poignée au-dessus en faisant bien attention que la longe de poignée et la pédale ne passent pas derrière la corde du bas.
- On avale le mou dans le bloqueur de poitrine jusqu'à n'être plus en poids sur sa longe. On se délonge et on continue de monter.
PASSAGE D’UNE DEVIATION
En remontant on pousse la déviation assez haut, on l’enlève (attention à ne pas l’échapper) et on la réinstalle sous le bloqueur ventral.
PASSAGE DE NOEUDS
On se longer dans la boucle de sécurité, on passe sa poignée au-dessus du nœud. On se hisse pour amener bloqueur ventral le plus près du nœud. Puis, on ouvre le bloqueur ventral et on l’installe entre la poignée et le nœud.
L'ÉCHELLE AUJOURD'HUI
Suite à l'avènement des techniques alpines en spéléologie dans les années soixante-dix, les échelles se sont trouvées reléguées au rang d'archaïque quincaillerie. Cependant, s'il est vrai qu'elles ne sont plus utilisées en exploration pour des raisons d'encombrement, de poids, de commodité, voire de coût et de sécurité, elles peuvent rendre encore bien des services aux spéléologues, notamment en initiation, ou pour le franchissement d'obstacles peu importants mais délicats (puits-chatières, ressauts glaiseux, équipements fixes, etc.)
Il apparaît donc profitable à tous de connaître encore l'utilisation des échelles, ce que nous nous permettons de rappeler ici.
Remarque préliminaire : Pour des raisons évidentes de sécurité et compte tenu de leur faible résistance (400 kg), les échelles nécessitent toujours une assurance même sur une faible hauteur ou pour une pratique de haut-niveau.
Techniques de montée :
On passe les deux mains derrière l'échelle, les bras s'enroulant de chaque côté, par l'extérieur, les paumes faces à soi, les mains (chacune sur un barreau différent) agrippent le barreau ET le câble (sécurité en cas de glissement ou de rupture d'un barreau).
On passe alors un pied devant et un derrière (la jambe s'enroulant autour de l'échelle par l'extérieur, le talon s'engageant entre les barreaux différents pour chaque pieds). Cette position permet de bien pousser sur les jambes dans l'axe de montée et donc de moins tirer sur les bras. Les chaussures de montagne doivent être prohibées car les crochets se prennent immanquablement dans les câbles de l'échelle.
Si l'échelle est plaquée contre la paroi (plan incliné, sortie de puits), les mains ne prennent que les câbles (toujours libres du fait de l'épaisseur des barreaux) et il faut décoller les barreaux de la paroi en donnant une sorte de ruade en arrière afin que les pieds puissent s'enfiler entre les barreaux.
En cas d'arrêt, prévenir l'assureur, se longer sur le câble et se laisser pendre.
Assurance :
Elle doit toujours se faire sur deux amarrages différents de celui de l'échelle, car c'est aussi la corde de descente.
D'un équipier :
- nœud : demi cabestan, nœud de cœur, nœud Rémy (ils vrillent la corde).
- bloqueur : mouflage en poulie-frein, éventuellement en palan.
- descendeur : sur amarrage, dirigé vers le bas.
- en moulinette (8 d'escalade sur l'assureur avec renvoi sur mousqueton).
Auto-assurance :
- bloqueur sur le côté, fixé à la ceinture sur l'anneau métallique d'assurance.
- bloqueur en bout de longe longue équipée alors d'un mousqueton à vis, reposant sur l'épaule pour bien coulisser (plus pratique en cas d'auto-dégagement).
- bloqueur de poitrine sur MAVC (inconvénient : se coince souvent).