Dimanche 23 juin 2013
Traversée mine de Mazenay – mine de Change via la grotte de Mazenay, soit 6,5 km de parcours.
Spéléométrie : 8615 mètres ; +/-75m. 1ère cavité du département par le développement. Massif du Couchois.
Participants :
S.C. Argilon – Chaufailles (71) : Ludovic Guillon, notre guide.
G.S.H.L. (01) : Bernard Chirol – Bruno Hugon.
G.S.B.R. (01) : Fred Megnin – Fred Chavanel.
A.F.E.S.S. (01) : Yves Contet.
Clan des Tritons (69) : J.P. Grandcolas.
La veille, avec les précises indications de Ludo pour l’accès, j’ai visité les premiers mètres de la mine de Change (hameau des Menaults) pour vérifier l’état de la zone – nous sommes censés ressortir par-là le lendemain !
RDV est donné à la cave coopérative de Mazenay à 9H le dimanche matin. Nous allons poser le Jumper de Ludo aux Menaults pour la navette retour.
A 10H nous attaquons la descente par une entrée avec porte (propriété privée), c’est un méandre descendant aménagé, il permet d’éviter les 400 premiers mètres de la mine de Mazenay.
Schématiquement, la progression très variée, se décompose de :
– 1400 mètres de progression (dont 200 mètres environ de navigation sur un radeau de fabrication artisanale !) dans la mine de Mazenay jusqu’au bure n°0 (puits artificiel de 8 m), la remontée de cet obstacle équipé permet d’accéder à la grotte.
– 4000 mètres de cheminement très varié, belles galeries méandriformes, etc., mais aussi du « 4 pattes ». On y rencontre de beaux fossiles : grosses ammonites et de nombreuses gryphées. Sur le parcours, on peut remonter l’affluent de Créot, belle portion ogivale d’une centaine de mètres.
– On quitte la partie naturelle par la descente équipée de 17 m pour accéder à la mine de Change par le bure n°3 (étroiture à sa base).
– 1000 mètres de progression dans des galeries basses, voire trop basses ! La partie à taille humaine se fait dans un bourbier de 30 cm d’épaisseur !
T.P.S.T. 7H40.
En conclusion, c’est une cavité à découvrir pour ses paysages divers et variés, par son histoire (nombreuses signatures dans les placages d’argile, les mineurs ont exploré la cavité dans sa quasi totalité), la progression variée et longue reste « sportive ».
Après lavage et change, pause au bistrot de Mazenay, ce sera la 2ème occasion de déplier la très précise et grande topo de 1914 du complexe minier et de la grotte. Nous y retrouvent Guy Simonnot (Club La Musaraigne – Autun – 71) et sa compagne. Vers 20H, nous quittons les lieux.
Quelques références spéléos :
* L.S.B. Info n°40, décembre 1998. Feuille de liaison de la Ligue Spéléo de Bourgogne. Pages 11 & 12 + plan du réseau.
* Sous Le Plancher – Ligue Spéléo Bourgogne – Franche-Comté. N°13, 1998 et n°14, 1999-2000.
* Spelunca n°72, 1998. Echos des profondeurs.
Bure (n.m.)
Puits secondaire à l’intérieur d’une mine, qui sert à l’aérage, à monter ou descendre : charbon et matériaux, et à relier plusieurs étages d’exploitation. Dans ces puits les ouvriers n’ont pas accès aux cages, à part pour les réparations, mais un passage appelé goïot leur est réservé.
Goïot (n.m.)
Côté d’un puits de mine, panneauté, muni d’échelles et de paliers de repos, réservé au passage du personnel.
http://rvh.chez.com/charbonnage/lexique.htm
Nota : Le terme bure (puits minier) est utilisé aussi en Belgique.
L’exploitation des mines de fer de Mazenay a été concédée aux établissements Schneider, aciéries du Creusot, en 1852. Les mines furent arrêtées à Mazenay en 1911 et en 1914 aux Menaults.
http://plm1950.msts.free.fr/rail/EmbMazenay.html
La grande affaire minière sera l’exploitation d’une oolithe ferrugineuse découverte dans le sous-sol de Mazenay au milieu du 19ème siècle. Les Etablissements Schneider obtiennent une concession d’exploitation qui s’étend à Change. Le minerai de fer de Mazenay n’est pas très riche : 26-27 %. Mais il n’est pas cher. La mine alimentera régulièrement les hauts-fourneaux du Creusot jusqu’en 1914, leur livrant en 70 ans plus de 7 millions de tonnes de minerai.
http://www.saint-sernin-du-plain.com/page-saint-sernin-du-plain-11.html
Bull. mens. de l’assoc. des anciens élèves de l’Ecole Centrale de Lyonnaise n°99 – juillet 1912, page 22.
http://histoire.ec-lyon.fr/docannexe/file/1430/te1912_099.pdf
La bonne fortune des minerais de fer de Mazenay-Change pour la métallurgie du Creusot dans la seconde moitié du XIXe siècle ou De l’importance des mines de fer de Mazenay-Change pour l’alimentation des hauts-fourneaux du Creusot.
Robert Boulisset – Académie François Bourdon, 2003 – 40 pages.
Le Sinémurien est un étage du Jurassique inférieur (Lias). Il s’étend de -199,3 ± 0,3 à -190,8 ± 1,0 millions d’années, précédé par l’Hettangien et suivi par le Pliensbachien. Le Sinémurien a été introduit et définit par Alcide Dessalines d’Orbigny en 1849, à partir de terrains jurassiques autour de Semur-en-Auxois, en Côte-d’Or. Le nom de l’étage dérive de Sinemurum, nom latin de Semur.
Au Sinémurien, la mer recouvre la région de Semur-en-Auxois et y dépose des calcaires gris-bleus de quelques dizaines de centimètres alternés avec des couches de marnes.
Le fossile caractéristique de cet étage est la gryphée.
Mais il est également riche d’autres fossiles : coraux, échinodermes, mollusques.
Le calcaire à gryphées fournissant facilement des dalles, il a été exploité pour la taille, notamment pour les murs de séparation de parcelles, les marches, les linteaux, les pierres de seuil et les dalles de sol.
La base du Sinémurien correspond à la première apparition des genres d’ammonites Vermiceras etMetophioceras3.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sin%C3%A9murien
Les couvertures pédologiques de la plate-forme sinémurienne en Bourgogne :http://www.afes.fr/afes/egs/EGS_1_2_BAIZE.pdf
Le sinémurien dés environ de Chalons sur Saône
Structure géologique du département (Guy Simonnot) dans Gouffres et cavernes des Monts du Mâconnais, 2005 (Ludo en est un des 3 auteurs).
Compte-rendu de J.P. Grandcolas.