rou : Ganhedong (Grotte de la rivière sèche)
Marche d’approche 15mn
TPST : 6h
Longueur explo / topo : 704m
Participants : Eric, Hanfeng, Cécile
Nous partons à 2 équipes pour pénétrer la résurgence, ayant chacune pour objectif de jonctionner l’une de ses branches avec une grotte amont. Ce qui permettrait de jonctionner 3 entrées pour constituer un petit réseau cohérent au niveau hydrologie.
Les Suisses partent dans la branche où les explos se sont arrêtées sur des escalades. Quant à nous, nous troquons les baudriers contre les gilets de sauvetage et les canots, accompagnés de la pompe et des rames syndicales, pour remonter ce qui semble être la rivière principale en 1ère « européenne » puisque nous suivons les tuyaux que les paysans ont posé pour capter l’eau.
Nous sommes chanceux, le niveau d’eau est beaucoup plus bas qu’en octobre passé. Cela nous évitera sans doute bien des difficultés de progression, dont celle de chavirer dans les remous du fond du porche d’entrée.
Balade plaisante me direz vous… Certes, mais pas le temps de s’ennuyer. La longueur des lacs rencontrés reste suffisamment courte pour nous permettre de faire la topo les pieds au sec, mais les fils de fer pointus qui raccordent les tuyaux zigzaquant en travers nous dissuadent de procéder au rappel des bateaux et on met donc en place une stratégie de taxi. Les plages de mini galets multicolores tout doux laissent place à des débarcadères parfois abrupts dont la roche mère a été déchiquetée superbement en des pointes acérées. Pssssccccchhhhh, ach… Crevaison légère, ça se gère !
Un passage « étroit » (1m de diamètre quand même) qui ressemble à une turbine à vent, nous amène au dessus d’une cascade de 6m qui se jète dans un lac siphonnant. Une désescalade exposée nous permet d’atterrir sur un pont rocheux d’où la cascade se jette des 2 côtés, ambiance garantie. Au retour, Eric trouvera le shunt « alpin » et agressif qui va bien, ouf !
Vue la suite, on décide d’abandonner les bâteaux de l’autre côté de la turbine, quitte à revenir les chercher plus tard. Quelques cascadettes plus tard, on arrive de nouveau sur un lac siphonnant. Cette fois le shunt remontant est vraiment peu large : ça ne passe pas avec le gilet de sauvetage dont Eric persiste à vendre les mérites comme point topo ambulant.
On se retrouve bientôt avec des volumes conséquents dans lesquels on progresse à pied à travers des chaos de blocs. Le clou du spectacle : une large salle d’effondrement avec 50m sous plafond, qui donne suite à une espèce de canyon de roche gris foncée. La topo avance bien, on arrive même à faire 1 une visée de 65m, exploit non renouvelé compte tenu de l’humidité de l’air voire parfois du brouillard !
Arrêt sur manque de temps.
Le soir, le report topo confirme que la jonction attendue est bien en perspective !
On finit par trouver de quoi répare le canot dans la « pharmacie » du matériel.
On retrouve également de nouveaux copains, tout fraichement arrivés de France : une équipe forte du GSHL (Guy Pesenti, Pierre Flochon, Pascal Dubreuil et Valérie Magnan), accompagnée de Théo Cadoux (Ursus) qui rajeunit la moyenne d’âge et vient compléter l’équipe de grimpeurs émérites déjà présents.
Jean Botazzi, quant à lui, est reparti sur Fengshan pour essayer d’obtenir avant la date limite légale la plaque d’immatriculation de son 4×4 à surprises multiples.
MARDI 23 AVRIL
Trou : Ganhedong (Grotte de la rivière sèche)
Marche d’approche 15mn
TPST : 8h30
Longueur explo / topo : 660m
Participants : Eric, Théo, Hanfeng, Cécile
On remet le couvert à Ganhedong pour réaliser la jonction avec la perte amont.
Les suisses itou de leur côté, avec l’espoir de jonctionner avec l’équipe de Jean Pierre qui explore une perte suivie d’un fossile en amont.
Les séquences de gonflage, taxi aquatique et portage des bateaux, reprennent agrémentées cette fois de dégonflage et remise en sherpa pour passer les passages étroits. La remontée continue de façon évidente et après avoir laissé des points d’interrogation annexes on parvient au cairn de fin de topo côté perte, à 300m de l’entrée de cette dernière. Vu que nous avons traversée une montagne, le retour à pieds par l’aval est non négociable.
Au retour, on fouille quelques uns des départs qui bordent la galerie principale, en particulier ceux qui permettent de gagner l’étage supérieur qu’on distingue parfois au plafond. En effet, il reste un point d’interrogation majeur puisque nous nous retrouvons à 800m de l’entrée avec une inversion de courant d’air ! La solution dumystère ne sera pas pour aujourd’hui.
Le bilan du soir confirme que les 3 entrées ont bien été jonctionnées, pour constituer avec les explos des 3 équipes sur 2 jours un réseau d’environ 6km dans lequel il reste quelques points d’interrogation.
MERCREDI 24 AVRIL
Trou : Yutangshang
TPST : 5h
Longueur explo / topo : 514,5m
Participants : Eric, Théo, Hanfeng, Pierre, Guy, Cécile, Qiang Zhi et Miao Miao
C’est jour de marché. On prend donc le temps de traîner à travers Santang, ça vaut le coup d’oeil.
On rejoint ensuite en 4×4 la doline de Yutangshang où se perd ce qui constitue l’amont de Ganhedong. Cette perte provient elle même d’une résurgence, et c’est dans cette dernière que nous avons prévu de constituer 2 équipes pour réaliser des escalades au dessus de la rivière.
La doline de Yutangshang est un sympathique petit bout du monde où se nichent quelques maisons de paysans entourées de leurs champs. Nous avons la surprise de découvrir entre la résurgence et la perte les prémices de la construction d’une station de pompage, au pied de la falaise. L’accès à la résurgence nous fait passer sous de superbes ponts rocheux.
On repart donc avec 2 bâteaux.
Les 2 équipes se séparent rapidement pour faire de part et d’autre d’un lac des escalades éloignées d’une centaine de mètre l’une de l’autre.
Notre équipe ayant hérité du laser Disto caractériel, ça me prend un certain temps et un aller retour solo en bâteau pour parvenir enfin à le faire fonctionner. Pendant ce temps, Théo et Guy ont attaqué l’escalade alors que Quang Zhi et Miao Miao fument des clopes. La mémoire d’Eric n’étant pas toujours parfaite, l’escalade se révèle plus longue que prévue, et faute de baudrier et de longueur de corde suffisante, je me retrouve clouée au sol après avoir fait les 1er points topos.
Je finis par être obligée de ramener Quang Zhi et Miao Miao congelés (c’est vrai que ça caille par rapport aux autres zones plus basses en altitude, il doit faire 12 degrés à peine) à l’entrée afin de pouvoir conserver le bâteau de l’équipe. En chemin, ils capturent pour étude scientifique un de ces nombreux énooooormes têtards de grenouilles blanches de grotte (voir photo de l’engin!).
De retour au pied de l’escalade, je m’installe pour une bonne sieste dans ma couverture de survie sur matelas de kits et de gilets de sauvetage. C’est vrai qu’il ne fait pas bien bien chaud ! J’entends de loin Guy et Theo progresser, puis le bruit du perfo est remplacé par des bruits de marteau. Bizarre bizarre… La guigne poursuivant notre équipe, ils ont coincé le foret et ne pourront donc pas sortir l’escalade. Théo, en adepte du Margériaz, se venge sur un petit boyau perché dégueu pendant que Guy, aussi persuadé de son absence de talent de dessinateur que je le suis du mien, s’évertue à restituer la topo du trou sur le papier.
La sortie de la doline en 4×4 sera épique… D’ailleurs, on en remontera une partie à pieds !
Le soir, histoire de corser le tout, je découvre les joies de la machine à laver semi-automatique à la chinoise. Grumpf. Mode d’emploi :
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On remplit d’eau le bac de gauche (avec une bassine évidemment, à moins d’avoir un jet mobile relié à un réservoir sur le toit)
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On y met le linge sale (sauf les dessous, ça ne se fait pas) avec un peu de lessive et on met en route. On regarde tout ça tourner pendant 20mn.
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On transfert le linge dans le bac de droite pour essorage.
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On vidange les 2 bacs. Et là, il vaut mieux que la machine à laver soit dehors, parce que vu qu’il n’y a pas de tuyau d’évacuation, la machine fait sous elle en gros. En l’occurrence, je suis bonne pour faire sortir l’eau au balai à poil du local laverie de l’hotel. Et que que j’ai pris le linge de mon colloc, je suis bonne pour gérer les 2 machines à laver en parallèle, a occupe
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On répète les actions 1 à 4 pour le rinçage autant de fois que nécessaire.
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On constate que ça ne lave pas franchement bien…
La Gazette spéciale Guizhou 2013 est là !